Sonia Ezgulian est une cuisinière des petits riens qui changent le quotidien. Qui en tous cas a changé le mien. Elle a dernièrement édité un livre de cuisine très personnel édité via Kiss Kiss Bank au titre qui résonne comme un leitmotiv à suivre, et tellement d’actualité VIVRE(S).
Joli jeu de mots entre la nécessité de vivre le moment présent et la fonction qui sert à nous alimenter. VIVRE(S) c’est aussi un pare-feu contre la morosité, des munitions de petites graines et de restes qui nous permettront de manger bien et bon, c’est la mémoire vivante de nos ancêtres qui nous fait avancer aujourd’hui et partir parfois dans des projets un peu utopiques.
Parlons-en justement … du parcours de Sonia pas si ordinaire, pour une cuisinière complètement extra-ordinaire !
Quitter Paris pour ses racines …
A 30 ans, Sonia est en pleine fleur de l’âge et vit de sa passion l’écriture. Elle est journaliste à Paris-Match depuis 11 ans, gère les rubriques art de vivre, déco & nouveautés et réussit même – à une époque où la cuisine dans les journaux c’était plutôt pour les « bonnes femmes » – à imposer une rubrique mensuelle où les chefs parlent de leurs produits fétiches.
Le job dont on rêve toute et surtout la fierté de sa famille !
Mais à côté de cela, la cuisine raisonnait comme une évidence dans le cadre familial ou pour les amis, Sonia s’éclatait à préparer à manger pour les autres, à partager. Il faut dire qu’à la maison, née dans une famille arménienne et avec une grand-mère maraîchère, la nourriture avait forcément toute sa place.
Je sais ce qu’il en est pour pratiquer un peu ma belle-mère et ses bereks délicieux et le maraîchage par héritage 😉 !
Et pourtant, elle décide de tout plaquer avec son mari Emmanuel, photographe pour le même média. Ils veulent se rapprocher de leurs proches à Saint-Genis Laval dans le Rhône et ouvrent un restaurant à Lyon « Oxalis » , qui fera rapidement parlé de lui.
Devant un changement si radical de vie, Sonia éditera d’ailleurs un petit ouvrage « 6 m2 de cuisine » où elle raconte son parcours de journaliste et cette aventure extraordinaire et passionnante – qui plus est à 2 – qu’est le monde de la restauration.
Je ne l’ai pas lu mais devine qu’il doit être gorgé d’anecdotes succulentes à déguster à l’heure de l’apéro (avec ou sans confinement). Vous pouvez encore le trouver aux Editions de l’épure.
Une cuisinière pleine d’idées …
La cuisine de Sonia est à l’image de la cuisinière … pas ordinaire du tout. Quand Sonia raconte la préparation des recettes qu’elle présente sur son compte Instagram @soniaezgulian … elle me précise :
l’idée n’est pas d’en mettre plein la vue, sauf si je suis dans un délire de fromage de tête !
Oui, vous avez bien entendu … elle délire avec le fromage de tête Sonia, mais surtout elle s’éclate en cuisine !
Elle n’a jamais bien suivi la règle (hormis culinaire bien sûr), autodidacte et libre dans sa cuisine, elle façonne des menus au gré du jour et de l’envie … à en rendre fou certains employés de son restaurant qui auraient préféré un menu semaine bien calé et sans surprise 😉 !
En 2006, l’opportunité de vendre le restaurant repéré par le Fooding et Omnivore se présente, ils se lancent alors dans une nouvelle aventure :
missions de consulting pour l’agroalimentaire, l’hôtellerie, développement de recettes et est une intervenante régulière de l’émission de François-Régis Baudry « On va déguster » sur France Inter le dimanche matin.
Et si on parlait ptit-déj ?
Sonia s’est démarquée en proposant ses pique-niques dans le TGV … un concept original qui repose sur une belle philosophie de vie : ne pas se laisser happer par la frénésie du travail et prendre 15-20 mn (tient le même timing que le #flashterroir) pour manger quelque chose de bon et admirer le levée du soleil derrière les paysages qui défilent à grande vitesse.
L’idée lui a été inspirée car depuis toute jeune elle déjeunait rarement à la cantine, mais quand elle y allait elle préparait sa gamelle. Elle a conservé cette habitude en travaillant et y a ajouté de jolies emballages à recycler pour quelques repas : une jolie boîte de macaron, une boîte à oeufs, une boîte de sardines etc …
Une belle idée éco-responsable et une manière de faire vivre encore un peu ces beaux packaging d’artisans avec un petit-déjeuner qui vous requinque l’estomac et vous met du baume au coeur pour la journée.
Alors bien sûr, il y a toujours certains personnes qui pensent que c’est pour raison d’économie … mais au contraire, c’est parce qu’elle aime ces petits instants pour soi, ses jolis emballages, ses petits déjeuners dans les parcs, dans un pré … ces petits temps de re-connexion à la nature et à ce qui nourrit de l’intérieur !
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